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Après 6 mois, quel bilan de la charte à la hauteur de l’urgence écologique ?

Après 6 mois, quel bilan de la charte à la hauteur de l’urgence écologique ?

Aux dernières Assises du Journalisme de Tours, la conférence sur la “Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique” a fait le point sur ce document. Anne-Sophie Novel, co-autrice de la charte, invitée de cette conférence avec Steven Jambot de RFI (l’atelier des médias) et Alexandre Kouchner de l’ADN-Le Shift, a accepté de répondre à nos questions.

 

Anne-Sophie Novel, vous êtes co-autrice de la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. Comment a germé l’idée de ce document ?

Il y a un an, je travaillais pour Vert.eco qui avait besoin de renfort pour la couverture des présidentielles. Ils voulaient créer un manifeste à l’occasion de leurs deux ans, et ils m’ont demandé de porter l’idée.

J’ai réuni des journalistes engagés à différents niveaux sur ces questions, et nous avons travaillé non pas sur un manifeste, mais sur un texte à destination des professionnels, médias spécialisés et grand public, cette fameuse charte.

 

En quoi consiste cette charte ?  

C’est un texte intemporel, n’ayant pas la vocation moralisatrice, mais bien mobilisatrice. Il s’agit d’une boussole, d’un socle, en plusieurs points – en l’occurrence il y a 13 – sur lequel s’appuyer pour tenir un cap de traitement médiatique à la hauteur de ce que l’on sait de l’urgence écologique actuelle.

On sait que cela ne changera pas tout du jour au lendemain, mais cela permet de donner une direction et faire d’utiles rappels.

 

Six mois après, quels sont retours que vous en avez eus ? Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les signataires ? 

Beaucoup d’enthousiasme ! La charte a été signée par un peu plus de 1 800 signataires à titre individuel et plus de 200 rédactions, écoles… Pas de difficultés, si ce n’est que certains nous ont trouvé trop moralisateurs alors que notre intention n’était clairement pas là.

Une chose est sûre : cela a créé une base de discussion, qu’on soit d’accord ou non, cela a permis aux rédactions de se positionner, et c’est bien là l’essentiel : participer au contexte de changement sur ces sujets !

 

Avez-vous des exemples d’actions mises en place dans les rédactions ?

Des premiers retours que nous en avons eus, la charte a comme validé certaines pratiques qui étaient initiées ou en gestation. Elle sert d’appui à des journalistes qui agissaient de manière isolée. Elle engendre de la motivation au sein des rédactions. Par exemple, les signataires disent rechercher des sujets et interlocuteurs différents, regarder systématiquement la dimension environnementale dans le traitement de leurs sujets, organiser des fresques du climat au sein des rédactions, lancer des bilans carbones, des enquêtes auprès du lectorat, créer des groupes de journalistes climat-environnement ou encore approfondir leurs connaissances des enjeux environnementaux et du métier de journaliste spécialisé dans le climat et l’environnement… Cette charte a aussi été un élément déclencheur pour lancer des discussions avec les directions. Dans certaines écoles, cela a permis de se rendre compte de la nécessité d’intégrer ces questions environnementales aux formations.

 

Vous êtes journaliste. Comment vivez-vous l’application de cette charte à votre propre pratique ?

En tant que freelance engagée sur ces questions depuis plus de 15 ans, cela n’a fait que valider une pratique déjà vécue. 

 

Qu’attendez-vous de la suite qui lui sera donnée ? 

Nous devons en parler prochainement !

 

Où trouve-t-on la charte ? 

Pour plus de détails, tout est là https://chartejournalismeecologie.fr/a-propos/ 

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