EPJT, 50 ans et nouveau départ
Grosse actualité pour l’Ecole de journalisme de Tours qui fête ses 50 ans cette année et qui passe, dès la rentrée prochaine, en niveau master. Le point avec Nicolas Sourisce, directeur. Propos recueillis par Matthieu PAYS
L’EPJT fête cette année ses 50 ans. Qu’avez-vous prévu pour célébrer cet événement ?
D’abord, une précision : on fête cette année les 50 ans la formation en journalisme de Tours, l’acronyme EPJT (Ecole Publique de Journalisme de Tours, NDLR) n’existe que depuis quelques années. Pour cet anniversaire, nous avons prévu deux temps. Nous nous demanderons d’abord, au Vinci, dans le cadre des Assises du journalisme, s’il est encore utile, aujourd’hui, de former des jeunes au journalisme. La formulation est un peu provocatrice, mais la vraie question, c’est comment doit-on les former, face à la complexité des sources d’information et face aux flux que tout un chacun subit aujourd’hui ? Le but étant que les journalistes formés apportent une véritable valeur ajoutée à cette masse d’information. Et puis, il y aura ensuite un côté plus festif. Nous avons réussi à contacter 1 200 des 1 800 anciens diplômés de l’école pour les inviter à une fête dans les salons de l’Hôtel de Ville. L’idée que nous avons au-delà de cette fête, c’est de créer un annuaire numérique des journalistes formés à Tours.
L’autre actualité de l’EPJT, c’est le passage au niveau master. Pourquoi ce choix ?
Le marché de l’emploi du journalisme est beaucoup plus contraint qu’auparavant et donc, il faut regarder la concurrence. Nos étudiants étaient de plus en plus jeunes. Cette année par exemple, sur les 25 jeunes que nous avons recrutés, 18 ont eu le bac en juin. Donc, il vont sortir de chez nous à 20 ou 21 ans et beaucoup, du coup, vont sans doute poursuivre leurs études, ce qui n’est pas le but d’une licence pro. Et puis, nous étions la seule licence en journalisme reconnue par la profession, toutes les autres formations étant en master.
Quid de l’année spéciale, du coup ?
Pour la rentrée 2018, nous allons recruter en licence pro et en année spéciale, face aux Master 1. Mais dès l’année suivante, la licence pro va disparaître et l’AS va changer d’orientation, peut-être autour du journalisme d’entreprise ou du journalisme territorial. L’idée serait alors que cette année puisse conduire aux licences pros existantes en com’ des organisations ou permettre des reconversions professionnelles.
Pour le recrutement, allez-vous rechercher des têtes ou des profils ?
On va clairement chercher des profils. Il y a des masters en France qui recrutent des gens qui ont déjà un premier master, en sciences humaines ou en sciences politiques. Nous, nous serons plus sur une diversité large des profils. Nous souhaitons aussi attirer des jeunes qui viennent des sciences dures. Et nous allons veiller à avoir un maximum d’étudiants boursiers pour obtenir une vraie diversité sociale. Nous serons désormais un master parmi d’autres, mais aussi un master différent des autres, dans le recrutement et dans l’offre pédagogique que nous allons mettre en place.